Allume-moi une cigarette
Allume-moi une cigarette
Toi que j'aime tant
Que nos deux vies s'arrêtent
L'espace d'un instant
A travers la fumée bleue
De ma Gitane
Je regarde les beaux yeux
De ton regard diaphane
On s'est rencontré
Tu étais si fragile
Si facile à aimer
Comme une petite fille
Et cette petite fille
Je ne l'ai plus quittée
J'ai voulu qu'elle habille
Sa robe de mariée
Je dessinais notre vie
Comme une aquarelle
J'y mettais à l'envie
Des couleurs pastel
Allume-moi une cigarette
Toi que j'aime tant
Que nos deux vies s'arrêtent
L'espace d'un instant
A travers la fumée bleue
De ma Gitane
Je regarde les beaux yeux
De ton regard diaphane
Je voulais t'offrir
Monts et merveilles
Des éclats de rires
Et plein de soleil
Je voulais te couvrir
De mille couleurs
De tonnes de rubis
De milliers de fleurs
Je voulais que tu vives
A l'abri du vent
Je voulais que tu suives
Tes rêves d'enfant
Allume-moi une cigarette
Toi que j'aime tant
Que nos deux vies s'arrêtent
L'espace d'un instant
A travers la fumée bleue
De ma Gitane
Je regarde les beaux yeux
De ton regard diaphane
Je t'aurais emmenée
Au bout de la Terre
Pour te présenter
A toutes les mers
Sur une goélette
On serait parti
Visiter la planète
Jusqu'à l'infini
Pour toi ma princesse
J'aurais vidé l'océan
Déraciné la tristesse
Comblé le néant
Allume-moi une cigarette
Toi que j'aime tant
Que nos deux vies s'arrêtent
L'espace d'un instant
A travers la fumée bleue
De ma Gitane
Je regarde les beaux yeux
De ton regard diaphane
Mais la vie ramène
Sa cruelle réalité
Et à te faire reine
J'ai échoué
Au soir tombé
Vidé de tant d'efforts
Je me suis incliné
Dans le gris du décor
Mais je t'aime trop
Pour t'emprisonner
Mon rêve était beau
Mais n'aura pas duré
Allume-moi une cigarette
Toi que j'aime tant
Que nos deux vies s'arrêtent
L'espace d'un instant
Cette cigarette est la dernière
Que nous partagerons
Ce soir, je me libère
Et t'en demande pardon
Cette cigarette est la dernière
Que nous partagerons
Ce soir, je te libère
Et t'en demande pardon
Charles-Henry Moser
Octobre 2018