Un dimanche de juillet
Dans la rue de mon enfance
Où seuls les gens ont changé
Je marche dans le silence
D’un dimanche de juillet
Partout je sens ta présence
Tout me parle de toi
Le banc, la fontaine, la faïence
Sur le mur d’autrefois
Nous avions à peine dix ans
Lorsque tu vins y habiter
Avec ton frère et tes parents
Un matin de juillet
Tout de suite je t’ai aimée
Pour ton sourire et ta fraicheur
Et puis ton rire et ta gaieté,
Ton éternelle bonne humeur
Sur le chemin de l’école
Je te prenais au bas de chez toi
Nous passions la rue des lucioles
Et traversions le petit bois
Dans la grisaille de ce décor
J’avais trouvé une petite fleur
Dont mon cœur porte encore
L’éclat de toutes les couleurs
Les amours des enfants
Valent bien celles des grands
On ne juge pas les sentiments
A l’aune des ans
Et puis tu t’es transformée
Tes seins, tes hanches, tes lèvres maquillées
Mon regard sur toi a changé
Un matin de juillet
Et je lisais dans ton regard
Tes sentiments à mon égard
Notre amour d’enfants
Était devenu adolescent
Un jour nous nous serions mariés
Nous avions imaginé notre avenir
L’avions rempli de beaux projets
Et étions prêts à le construire
Mais foutue route de Provence !
En un instant tout a basculé
Au temps des grandes vacances
Un matin en juillet
Trente ans déjà ont passé
Mais je n’ai rien oublié
Ni la fontaine où je suis tombé
En essayant de t’épater
Ni le banc de notre premier baiser
Ni la faïence où nos noms sont gravés
Ni la petite place de jeux
Ni ton sourire, ni tes cheveux
Dans la rue de notre enfance
Où seuls les gens ont changé
Je sens partout ta présence
En ce dimanche de juillet
Charles-Henry Moser
Octobre 2018